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Gayatri Yajna

 

Les sons sacrés sont importants dans la perspective védique : ils ont une puissance intrinsèque, une puissance créatrice.

Les hymnes qui composent les Védas sont entièrement composés de ces sons sacrés ou mantras.

D’après la tradition, ce sont les Rishis, des grands êtres spirituels du début des temps qui ont eu la perception, à la fois visuelle et auditive, de ces mantras des Vedas. Ainsi, dit toujours la tradition, l’origine des hymnes et mantras védiques est divine et non le fruit du mental humain. La langue dans laquelle ils apparaissent est le sanscrit, la langue sacrée par excellence. L’origine des hymnes qui composent les Vedas est si ancienne que toute datation est sujette à caution, on peut dire qu’ils remontent à la nuit des temps.

La transmission des hymnes qui composent les Vedas a été très longtemps orale. Après le temps des rishis, ce sont les écoles brahmaniques qui ont permis, par les transmissions de maître à disciple, selon une méthode d’apprentissage par cœur dès le jeune âge, que les hymnes védiques parviennent jusqu’à nous. De façon bien plus récente, les hymnes védiques ont pu être mis par écrit.

D’après Śrī Tathāta, « la fonction essentielle des hymnes et mantras védiques est de nous aider à trouver notre propre divinité. La divinité est présente dans chaque être, mais de façon non manifestée, non encore développée. Les mantras védiques constituent des schémas sonores capables d’éveiller et développer la divinité qui dort en nous et chaque mantra ou hymne a son propre schéma sonore, sa vibration particulière, sa puissance particulière qui invoque un aspect particulier de la divinité dans l'individu. (…). Les mantras et hymnes védiques constituent ainsi une aide très précieuse pour chaque être humain : ce dernier n’est pas laissé à son seul effort individuel, les Forces cosmiques l’aident dans son développement. 

 

AGNI SUKTA, le premier hymne des Vedas

Le tout premier hymne (1,1) du ṚG VEDA est un hymne à Agni, vu ici comme l’Être suprême. Cet hymne magnifique décrit Dieu comme créateur de tout être et toute chose, apportant à l’homme tout ce dont il a besoin pour sa subsistance et sa croissance, empli d’amour, accessible tel un père à l’homme voulant le rejoindre. On peut voir cet hymne comme le modèle primordial de toute prière. Il est utilisé de tout temps pour invoquer et louer le Divin au début de toute chose, par exemple d’une cérémonie.

Vaiśvāmitro madhucchandāḥ ṛṣiḥ | gāyatrī cchandaḥ | agnir devatā ||

Oṃ a̱gnimī̎ḷe pu̱rohi̍taṃ ya̱jñasya̍ de̱vam ṛ̱tvijam̎ |

hotā̎raṃ ratna̱dhāta̍mam ǁ 1 ǁ 

a̱gniḥf pūrve̎bhi̱r ṛṣi̍bhi̱r īḍyo̱ nūta̍nair u̱ta |

sa de̱vām̐ eha va̍kṣati ǁ 2 ǁ

a̱gninā̎ ra̱yim a̍śnava̱t poṣa̍m e̱va di̱ve-di̍ve |

ya̱śasaṃ̎ vī̱rava̍ttamam ǁ 3 ǁ

agne̱ yaṃ ya̱jñam a̍dhva̱raṃ vi̱śvata̍ḥf pari̱bhūr asi̍ |

sa id de̱veṣu̍ gacchati ǁ 4 ǁ

a̱gnir hotā̎ ka̱vikra̍tuḥs sa̱tyaś ci̱traśra̍vastamaḥa |

de̱vo de̱vebhi̱r ā ga̍mat ǁ 5 ǁ   

yad a̱ṅga dā̱śuṣe̱ tvam agne̎ bha̱draṃ ka̍ri̱ṣyasi̍ |

tavet tat sa̱tyam aṅ̎giraḥa ǁ 6 ǁ

upa̍ tvāgne di̱ve-di̍ve̱ doṣā̎vastar dhi̱yā va̱yam |

namo̱ bharan̎ta̱ ema̍si ǁ 7 ǁ

rājan̎tam adhva̱rāṇā̎ṃ go̱pām ṟ̣tasya̱ dīdi̍vim |

vardha̍māna̱ṃ sve dame̎ ǁ 8 ǁ

sa na̍ḥf pi̱teva̍ sū̱nave’gne̎ sūpāya̱no bha̍va |

saca̍svā naḥs sva̱staye̎ ǁ 9 ǁ

 

ŚRĪ RUDRA

Le Śrī Rudra (qui appartient au Yajur veda ou 2e recueil des Vedas) est un long hymne dont la raison d’être est de pacifier toute agitation et toute violence, qu’il s’agisse de nos propres tendances ou des forces à l’œuvre à l’extérieur. D’après la tradition, le Śrī Rudra a la capacité, lorsqu’il est suffisamment récité, d’arrêter ou amoindrir des catastrophes de la nature ou liées à l’homme.

Le Śrī Rudra est divisé en 2 parties :

Namakam, autrement dit ce qui doit être abandonné. Réciter le Namakam signifie : je renonce au négatif, à la violence, et cette renonciation par le son du mantra a un effet global.

Camakam (prononcer « Chamakam »), ce que nous demandons à Dieu. Réciter le Camakam signifie : je veux vivre une vie plus proche de Dieu, avec les qualités divines, dans la sagesse spirituelle, et puisse cette possibilité s’étendre aux êtres qui le souhaitent.